Console mythique par excellence, la PlayStation 1 a vu défiler de nombreux titres incontournables du panthéon vidéoludique, ayant fait la renommée de séries telles que Tomb Raider, Crash Bandicoot ou encore Final Fantasy. Mais au-delà de ces franchises devenues cultes, l'immense catalogue de la PS1 a également comporté quelques pépites passées totalement inaperçues.
Parfait exemple de ces trésors cachés : Tombi! (non, ce n'est pas un excès d'enthousiasme de ma part, le point d'exclamation fait bel et bien partie du titre), aussi connu sous le nom de Tomba! aux États-Unis et au Japon. Sorti en Europe en 1998, il a été développé par l'éphémère studio Whoopee Camp, sous la direction de Tokuro Fujiwara (notamment producteur du premier Resident Evil).
Tombi! est un jeu ô combien atypique qui figure désormais parmi les articles les plus rares (et les plus chers) en matière de rétrogaming sur PS1. Mais alors, qu'a-t-il de si spécial, ce jeu, pour avoir gagné en popularité au fil des années ? Puisque (presque) personne n'y a joué à l'époque, découvrez donc les impressions de quelqu'un qui y a joué (presque) aujourd'hui — moi, en l'occurrence.
Si vous n'avez pas acheté Tombi! à l'époque de sa sortie, je suis prêt à parier que vous avez au moins joué à sa démo (oui, à cette époque-là, on avait encore ces bons vieux CD de démos jouables !). Pour ma part, c'est dans la boîte de Crash Bandicoot 3 que j'ai découvert la précieuse version d'essai.
Celle-ci permettait d'explorer une grosse partie du début de l'aventure – une petite heure tout de même – et je l'ai dévorée en boucle durant toute mon enfance.
J'en connais toujours le contenu et les musiques par cœur, et je garde surtout le souvenir de ma frustration de ne pas pouvoir m'atteler au jeu complet (car il a rapidement disparu des rayons, faute d'un succès commercial suffisant).
Ce n'est que plus tard, à l'âge adulte, que j'ai enfin pu découvrir le titre dans son intégralité, lorsqu'il a été publié sur le PlayStation Store.
Toutefois cette option présentait deux inconvénients : premièrement, les « classiques PS1 » ne tournent qu'en émulation sur une PS3, une PSP ou une PS Vita ; deuxièmement, cette version numérique n'était disponible qu'en anglais.
Sachant que Tombi! comporte pléthore de dialogues et d'instructions écrites, mieux vaut donc jeter son dévolu sur l'édition physique européenne (et traduite en français) si vous êtes fâché avec la langue de Shakespeare.
Si la démo de Tombi! a autant marqué mon esprit d'enfant, c'est parce que le jeu offre un univers d'une incroyable richesse et d'une inventivité folle. Rien que le héros vaut le détour : Tombi est un jeune garçon au torse nu et musclé façon Tarzan, mais aux cheveux roses comme une barbe à papa.
Au fil de l'aventure, sa garde-robe évolue d'un pantalon vert à un pantalon mauve (et d'autres couleurs qui feraient pâlir les professionnels de la mode). Les grands méchants du jeu sont des cochons maléfiques, et pour les attaquer, Tombi doit sauter sur eux et les envoyer valdinguer dans le décor. Ceux qui trouvaient que le cultissime Ape Escape était barré parce qu'il nous demandait de capturer des singes risquent ici d'être encore plus surpris !
Mais aussi absurde qu'il puisse sembler, cet univers nous séduit du début à la fin. Le jeu peut compter sur d'excellentes cinématiques à même de ravir les fans d'anime et de manga.
Quant au jeu en lui-même, bien qu'il soit en vue 2D (ce qui tranche avec d'autres titres de son époque), il utilise des modèles 3D pour ajouter de la profondeur à certains éléments du décor. Les couleurs vives et les animations pleines de vie donnent du charme à ce monde accrocheur.
Les musiques, à la fois enfantines et entêtantes, de même que les bruitages amusants et loufoques, confèrent à ce jeu une identité propre et impossible à oublier, dont on a envie de tout découvrir.
Nous sommes bel et bien dans un monde en 2D, qui comporte des mécaniques de jeu de plateforme. En la matière, Tombi! est toutefois assez décevant : ceux qui adorent le challenge d'un Rayman, la précision d'un Super Mario ou le dynamisme d'un Sonic ne trouveront ici qu'un gameplay poussif à la maniabilité hasardeuse et approximative. C'est sans doute ce point qui a rebuté les joueurs de l'époque, et a valu à ce titre de ne pas dépasser le stade de « la démo sympa, mais sans plus ».
C'est néanmoins dommage, car en s'accrochant davantage, comme j'ai pu le faire avec le jeu complet, Tombi! nous révèle sa plus belle originalité : ses mécaniques dignes d'un RPG.
En effet, contrairement à la plupart des jeux de plateforme de la PS1, Tombi! est une sorte de « monde ouvert » (certes décomposé en niveaux qui se succèdent de façon linéaire) au sein duquel on nous confie différentes quêtes, principales ou annexes. Compléter ces quêtes rapporte des points d'expérience, et nous donne l'occasion d'interagir avec des PNJ et d'en apprendre davantage sur cet univers original. Cette construction atypique pour un jeu de plateforme constitue selon moi la véritable force de Tombi!. Une fois qu'on est lancé dans l'aventure, on ne lâche plus la manette !
Petit OVNI du jeu vidéo, Tombi! compense son manque de précision dans la forme par son immense générosité dans le fond. Sa riche inventivité et ses mécaniques proches du RPG sont si accrocheuses qu'elles valent à elles seules le détour. Que vous soyez nostalgiques de la démo, ou que vous découvriez totalement cet univers, croyez-moi : Tombi! est une vraie petite pépite !
A propos de l'auteur Artcore_gamer
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