En ce 11 décembre 1998, cette dernière boite noire et dorée qui trônait dans ce supermarché m'apparut comme le Graal. J'avais alors 7 ans, et mon père s'était démené pour trouver un exemplaire du Zelda, qui enthousiasmait tous les amateurs des jeux Nintendo.
The Legend of Zelda : Ocarina of Time
Nintendo->Nintendo 64
voir la fiche de The Legend of Zelda : ...A l'époque, c'est surtout avec des magazines de jeux vidéo (Joypad, Consoles +, etc.) que nous nous informions sur les sorties à venir, les previews, et les tests. Je me souviens surtout de cette publicité qui m'envoutait littéralement à chaque fois.
Ce moment où, avec mon père, nous avons inséré la cartouche dans notre console, et où nous avons découvert pour la première fois l'introduction magnifique, reste aujourd'hui encore un de mes souvenirs de jeux vidéo les plus marquants.
The Legend of Zelda: Ocarina of Time fait partie de mes trois jeux vidéo préférés et bien sûr sur la marche n°1 de podium des meilleurs Zelda, et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Après des épisodes 2D acclamés par la critique et le public, le passage en 3D de la franchise Zelda était pour le moins attendu, à une époque de transition où les jeux 3D solo sont majoritairement des jeux de plate-forme (Super Mario 64, Tomb Raider, Crash Bandicoot, etc.).
La transposition en 3D de l'action-aventure 2D est un véritable coup de maître : la sensation de liberté ressentie lors des premières promenades dans ce nouvel Hyrule en 3D était magique.
L'équipe de Shigeru Miyamoto a œuvré pour rendre ce nouvel environnement 3D vivant et crédible : on pouvait explorer, parler à tous les habitants, détruire les éléments du décor.
La jouabilité de Link a été totalement refondue pour la 3D : la caméra vue de derrière prend toute son importance, et pour permettre au joueur de s'y retrouver, Miyamoto et son équipe ont inventé le « lock », ou « Z-targeting », qui permet de verrouiller un objet ou adversaire pour que la caméra reste centrée dessus. Grâce au lock, les combats en 3D étaient simples à prendre en main tout en restant dynamiques.
Cette mécanique demeure aujourd'hui une composante essentielle de l'action-aventure et de l'action-RPG. Grâce aux capacités techniques de la Nintendo 64, la logique des donjons à énigmes a pu être conservée et adaptée dans cet univers 3D, avec une utilisation de l'espace, de la perspective, et des concepts de level design révolutionnaires pour l'époque. L'utilisation du grappin permettait aussi des séquences très innovantes.
Le passage de l'enfance à l'âge adulte pour Link est selon moi l'une des idées les mieux exploitées dans le jeu : il sert au scénario, à la symbolique, mais aussi au gameplay, puisque cela permet d'augmenter progressivement la difficulté.
Une fois que Link est adulte, et alors que le joueur est lui-même plus expérimenté, les ennemis deviennent plus ardus, les donjons plus complexes, et les énigmes plus difficiles.
On grandit ainsi dans le jeu en même temps que notre héros. Il faudra même voyager à travers enfance et âge adulte pour débloquer certains passages.
Ainsi, ce n'est qu'en apprenant la chanson d'Epona enfant et que l'on pouvait débloquer le cheval une fois adulte, et découvrir à cette occasion un nouveau sentiment de liberté en parcourant pour la première fois l'environnement 3D à dos de jument.
Dès les premières minutes dans la forêt Kokiri et la rencontre avec l'Arbre Mojo, le joueur est aspiré dans un monde en apparence paisible mais qui dévoile rapidement ses enjeux.
L'Arbre protecteur de la forêt, avant de mourir, nous explique que Ganondorf, un tyran maléfique, souhaite s'emparer de la Triforce, vestige d'Hyrule composé de la force, la sagesse, et le courage, lui permettant de semer le chaos.
C'est alors qu'armé de notre première épée, le joueur se retrouve dans les plaines d'Hyrule, une étendue gigantesque pour l'époque.
On arrive ensuite au Château d'Hyrule, où l'on découvre une vraie vie sociale en 3D, où l'on peut acheter de nouveaux équipements, et découvrir nos premières quêtes secondaires.
Les journées s'écoulent avec des phases jour / nuit qui se succèdent, pour l'époque l'immersion est totale : certains bâtiments ne sont ouverts que le jour, et des monstres apparaissent la nuit en dehors des villes. Après la rencontre marquante avec la princesse Zelda, le jeu prend une nouvelle dimension : Link est chargé d'obtenir trois joyaux, et apprend à jouer une première mélodie : la berceuse de Zelda.
Il est ensuite temps de découvrir le Mont du Péril, montagne rocheuse où vit le peuple Goron, puis le domaine Zora et son peuple aquatique.
Deux ambiances radicalement différentes, mais chacune avec leur identité, leur charme et leurs challenges. Une fois les trois joyaux de la Triforce obtenus, il devenait possible d'ouvrir le Temple du Temps, accéder à l'emblématique Epée de Légende, Ganondorf apparaît, Zelda s'enfuit et … l'on se retrouve 7 ans plus tard, avec un Link adulte, et un monde bien différent sous plusieurs aspects.
On en apprend plus sur les différents éléments de l'intrigue, et bien que l'histoire ne soit pas aussi impressionnante qu'un Final Fantasy VI, elle réserve son lot de péripéties et sait accrocher le joueur.
Plus que le scénario, c'est l'ambiance sonore et la merveilleuse bande-son qui ont marqué les joueurs, avec ses 51 pistes poétiques, intrigantes ou menaçantes qui nous transportent dans cet univers si marquant. Réécouter « Song of Storms » me donne toujours un sourire nostalgique.
L'Ocarina contribue aussi beaucoup à la beauté des sons. En plus d'être une idée de gameplay très efficace sur le jeune enfant que j'étais (l'instrument se jouait avec les touches de la manette N64), ses sonorités ajoutent de la douceur et de la poésie à l'ambiance musicale du jeu.
Je souhaite conclure sur un aspect peu évoqué du jeu : sa symbolique.
The Legend of Zelda : Ocarina of Time est un jeu sur le passage de l'enfance à l'âge adulte, sur la maturité, le sens des responsabilités.
La Triforce, symbole caractéristique de la franchise Zelda, est pour la première développée en trois puissances (force, sagesse, courage) qui sont traitées avec beaucoup de subtilité.
En quelques mots, la vraie force sera celle qui repose sur le courage et la sagesse.
Vous l'aurez compris, je considère The Legend of Zelda : Ocarina of Time comme un incontournable dans l'histoire du jeu vidéo : un jeu innovant, immersif, magnifique, tout simplement indispensable.
A propos de l'auteur Sake75
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