C'est la sortie horrifique de cette fin d'année ! The Callisto Protocol est disponible sur consoles (hors Switch) et PC depuis le 2 décembre. Premier jeu Striking Distance, studio fondé par l'un des co-créateur de Dead Space, il est annoncé comme un renouveau pour le survival-horror… mais qu'en est-il vraiment ? Je l'ai testé et je vous donne mon avis !
The Callisto Protocol - Day One Edition
Playstation->PS5
voir la fiche de The Callisto Protocol - Day ...Le jeu nous emmène en 2320, sur Callisto, l'une des lunes de Jupiter. Nous nous retrouvons dans la peau d'un livreur, Jacob Lee, qui vient d'être emprisonné au centre pénitencier de Black Iron (« Fer noir ») après un accident.
Pas le temps de se mettre à l'aise : à peine revêtue sa combinaison de prisonnier que le chaos éclate à Black Iron. Des créatures humanoïdes « biophages » attaquent, démembrent et dévorent tous ceux qu'elles croisent.
S'il veut survivre, Jacob doit non seulement fuir, mais percer le mystère autour de cette infestation soudaine. Et pour cela, il ne va pas hésiter à se salir les mains…
Sans fioriture, le scénario est simple, reposant sur une ligne narrative seulement pensée pour servir le gameplay. Pourtant, l'univers de The Callisto Protocol avait du potentiel. J'ai même apprécié d'en apprendre davantage sur le passé de Black Iron grâce aux enregistrements à ramasser çà et là. Mais, en l'absence de développement, il est difficile de s'inquiéter du dénouement, et cela vaut tout autant pour les personnages.
D'ailleurs, bien que le jeu soit doublé en VF, l'immersion n'est pas au rendez-vous. Je passerai sur les quelques lignes de dialogue oubliées en VO, mais la synchronisation labiale complètement ratée fait qu'il est préférable de jouer en anglais.
Alors même si Striking Distance témoigne d'idées de mises en scène, essentiellement pour nous faire sursauter, ça ne fonctionne pas. L'immersion est sans cesse rompue, en dépit d'une direction artistique remarquable.
Le jeu se savoure plutôt par son atmosphère. Et j'en ai passé du temps sur le mode photo du jeu, profitant des lumières tamisées, éclatantes, parfois stroboscopiques (attention à l'épilepsie) !
Ceci dit, The Callisto Protocol reste assez générique, tant par ses environnements que son minuscule bestiaire. Mais le rendu visuel est très propre, en dehors de quelques effets de sang et de démembrement datés. Ainsi, Jacob fait vrai, par le détail au poil près de sa barbe, la sueur qui perle dans sa nuque ou ses expressions faciales en jeu.
Dommage que le level design ne bénéficie pas du même affinage. Sans ambition, il réduit l'aspect "jeu-couloir" à son plus pauvre. Aucune exploration, il faut aller tout droit sur un chemin malgré tout balisé par des flèches, qui viennent s'ajouter inutilement aux subtils éclairages et courants d'air déjà mis en place.
Heureusement, le sound design rehausse l'ensemble. Car si la bande originale est oubliable, l'atmosphère sonore est effroyable. Tandis que ça hurle au loin ou que ça grouille dans les murs, on repère les créatures qui grommellent à côté de nous pour mieux les frapper…
Nous retrouvons ici la formule épurée à la troisième personne de Dead Space. Pas de menus contextuels, l'affichage est concentré sur la combinaison de Jacob (barre de vie et de batterie) et ses armes (nombre de balles). Et, bien sûr, le jeu est une invitation à la boucherie.
The Callisto Protocol comprend deux phases, l'une cloisonnée, donnant la part belle au corps-à-corps, l'autre davantage tournée vers l'action, arme à feu en main. Autant d'occasions de fracasser ses ennemis ou d'être démembré dans les cinématiques de mort du héros particulièrement graphiques !
Le système combat au corps-à-corps est plutôt atypique. Empruntant à certains jeux de boxe, il faut esquiver à l'aide du stick gauche et à frapper à grand coup de matraque via les gâchettes droites. Ce n'est pas des plus instinctifs, mais on s'y fait.
Compte également sur les pouvoirs télékinétiques du GRP, un gantelet qui sert à projeter des objets (ou ennemis) dans l'espace. Après, c'est ton imagination qui fait le reste : embrocher un adversaire sur le décor ou le jeter directement sur d'autres, à toi de voir !
Enfin, au fil de l'aventure, on débloque le traditionnel arsenal pistolet/fusil à pompe/fusil d'assaut, améliorable grâce aux crédits cumulables en jeu. Ils serviront évidemment dans les gunfights, relativement classiques pour leur part.
Quel que soit le niveau de difficulté choisi, The Callisto Protocol reste abordable. L'IA des ennemis étant ce qu'elle est, ceux-ci ne sont pas plus réactifs ni virulents que tu joues en facile, normal ou difficile. Seule leur résistance se renforce.
En revanche, c'est un jeu frustrant malgré lui. La mobilité terriblement restreinte de Jacob rentre en conflit avec le système d'esquive au corps-à-corps, applicable contre un seul ennemi. L'absence d'une touche pour faire volte-face se fait cruellement ressentir.
Tout cela conduit à des affrontements approximatifs. Quelques séquences sortent bien du lot, mais, dans l'ensemble, même les rencontrent avec les boss sont fades dès lors que tu prends le temps d'établir une stratégie.
The Callisto Protocol était une belle promesse, sur le papier. Malheureusement, les défauts techniques brise toute immersion et dynamique. Bien sûr, on peut trouver du fun dans son excès de violence, mais à condition de ne pas trop réfléchir.
Qui plus est, si le jeu tourne bien sur PS4 et PS5 une fois la première mise-à-jour effectuée, de nombreux bugs ont été relevés pour les autres plateformes. Sur Xbox, l'affaire devrait se régler rapidement, mais sur PC, il y a bien plus à réparer.
Alors si tu hésites à acheter le jeu, je peux te conseiller d'attendre la mise-à-jour gratuite prévue pour le 7 février, car elle apportera du nouveau contenu et s'accompagnera d'un Season Pass payant.
A propos de l'auteur Aurinthesky
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