Ori and the Blind Forest et Ori and the Will of Wisps ont été développés par Moon Studio, une petite équipe indépendante autrichienne.
La saga est un Metroidvania pure jus qui met en scène les aventures d'une petite créature aussi mignonne que puissante, Ori, dans un univers 2D aux graphismes bluffants.
Sous leurs airs de contes Kawaii tout mignons, les deux jeux offrent une expérience vidéoludique totale ou l'émotion et le côté épique forment une osmose parfaite.
Dans Ori and the Blind Forest, vous incarnez le petit Ori. Un esprit de la forêt très mignon (entre le lapin et le chaton) doté de capacités telles que le sprint, l'escalade et le saut (d'autres s'ajouteront au fil de l'aventure).
Le jeu se déroule dans la forêt de Nibel. Un univers aussi enchanteur que dangereux où l'Arbre aux Esprits a perdu la voix de la forêt, Seyn.
Votre mission consiste à récupérer les 3 éléments principaux de la forêt : l'Eau (dans l'arbre de Ginso), le Vent (dans les Ruines éplorées) et la Chaleur (dans le Mont Horu). Mais l'immense chouette Kuro va tout faire pour vous en empêcher.
Pour des raisons que l'on ignore au début de la partie, elle est prête à tout pour détruire l'équilibre de la forêt.
Ori and The Blind Forest - Definitive Edition
Nintendo->Switch
voir la fiche de Ori and The Blind Forest ...Ori and the Will of Wisps démarre alors que vous coulez des jours heureux dans votre nouvelle famille composée de Naru et de Gumo et de la petite chouette Kun recueillie dans le premier opus.
Après un vol mouvementé sur le dos de Kun, vous êtes séparés par une tempête et vous retrouvez la petite chouette endormie entourées par des Mokis, des petites créatures qui ressemblent à des chats.
Le crapaud géant Kwolok vous apprend alors que pour sauver Kun, vous allez devoir récupérer les feux follets disséminés aux 4 coins de Niwen : dans les territoires enneigés de Baur, dans les tréfonds de Fongesylve, dans les bassins de Luma et dans les Ruines d'Âprevent. Une nouvelle aventure commence alors pour Ori qui va l'amener à accomplir la destinée pour laquelle il est né.
Ori and the Will of the Wisps
Ce jeu n'a pas encore été noté
XBox->Xbox one
voir la fiche de Ori and the Will of ...Bien que le jeu reprenne en grande partie la trame du premier opus, beaucoup d'éléments sont nouveaux.
En termes de gameplay, Ori a un arbre de compétences beaucoup plus fourni et des armes dont vous pouvez vous équiper très rapidement.
Dans ce second opus d'Ori, vous allez également affronter des boss, remplir des quêtes annexes et rencontrer de nombreux personnages. Vous allez même (seulement le temps d'une séquence malheureusement) chevaucher Kun.
La grande force des graphismes de la saga Ori, c'est de présenter des environnements d'une beauté saisissante (jeux de lumière, couleurs), tout en proposant un univers organique et vivant.
La petite cerise visuelle sur le gâteau étant les silhouettes qui grouillent sur le premier plan de l'écran dans Ori and The Blind Forest. Durant votre aventure, vous allez forcément vous arrêter quelques minutes pour admirer les tableaux sombres et mélancoliques ou, au contraire, colorés et champêtres qui parsèment votre parcours.
Pour le design des personnages, on alterne entre l'excellent et le (un peu) moins bon. Ori est superbement animé et ses mouvements semblent tout à fait naturels lorsqu'il approche d'un précipice, qu'il s'appuie sur une paroi ou lance une attaque.
Les visuels du crapaud géant Kwolok et de l'ours Baur du second opus sont magnifiques et présentent une texture qui fourmille de détail, idem pour certains boss comme Mora l'araignée géante. En revanche, les Mokis ressemblent un peu trop à Ori et Shriek, bien qu'effrayante et pathétique, n'a pas le "réalisme" organique des autres ennemis et personnages.
Le second point qui fait de la saga Ori une véritable œuvre d'art, c'est le soin apporté à sa musique.
Épique lors des séquences de fuite et de combat, mélancolique dans les environnements désolés (mention spéciale au Shriek's Tale theme), parfois étrange (Lost In The Misty Woods), certaines notes rappellent les créations de Joe Hisaishi (Studio Ghibli). Gareth Coker, le compositeur, s'est surpassé avec cette bande son. La musique épouse parfaitement le gameplay du jeu, évolue avec la narration et est toujours juste dans l'émotion.
Mais si la saga Ori a connu un aussi grand succès, c'est parce qu'elle est portée par une narration qui n'empiète jamais sur le gameplay.
On découvre par petite touche, au fil de nos aventures, les lois qui régissent le monde de Nibel et de Niwen et l'histoire tragique des personnages qui peuplent leurs contrées. Les antagonistes principaux des deux titres, Shriek et Kuro, ont, par exemple, des destins absolument bouleversants que je vous laisse découvrir. Mais même si l'émotion est très présente, elle reste toujours au second plan et n'intervient que durant les cinématiques.
Au niveau des thématiques abordées, on sent encore l'inspiration du studio Ghibli et des films de Miyazaki. L'équilibre de la nature, le tragique de l'existence, le passage à l'âge adulte, le sacrifice... sous des allures enfantines, les 2 Ori restent très matures et forment un tout cohérent.
Mais heureusement, la saga Ori ne se démarque pas seulement par ses prouesses techniques, mais aussi par la maîtrise totale de son gameplay et de son game design.
Dans les 2 Ori, et plus particulièrement dans Ori and the Will of Wisps (dont la map est 3 fois plus grande), chaque environnement a ses propres règles et vous devez les comprendre et les maîtriser pour progresser dans votre partie. Dans les Tréfonds de Fongesylve, par exemple, vous allez devoir faire très attention à ne pas vous faire engloutir par les ténèbres.
Dans les Territoires enneigés de Baur, enflammer un autel change complètement le décor et donne vie à des créatures immobiles quelques secondes auparavant. Contrairement à la plupart des Metroidvania, les jeux Ori ne vous perdent jamais.
Le Level Design est aussi intuitif que logique. Ainsi, même si certaines énigmes peuvent vous sembler insolubles. Après 5 minutes de réflexion, la solution va vous apparaître évidente.
De plus, lorsque vous développez certaines skills, des éléments du décor qui vous paraissaient inutiles vont faciliter votre progression à un point tel qu'entre les sauts, rebonds et projections, vous n'allez plus toucher le sol.
Mais un game design n'est rien sans un gameplay à la hauteur, et là encore, Ori présente une partition parfaitement maîtrisée.
Comme dans n'importe quel Metroidvania, vous développez des capacités, notamment en récoltant des orbes, ce qui vous permet de débloquer de nouvelles zones. Une approche résolument classique qui, heureusement, s'accompagne d'un panel très large de compétences. Si bien que l'on peut parfois s'y perdre.
Mais c'est surtout dans le second opus, et lors des affrontements contre les boss, que vous allez vous rendre compte de l'exigence, mais aussi de la justesse du gameplay. Par exemple, lors du combat contre l'araignée géante Mora, le plaisir, et la frustration, sont à leur paroxysme. Éviter une attaque par un saut, rebondir sur une luciole, lancer plusieurs attaques à la lame avant de s'éloigner d'une propulsion horizontale, décocher une volées de flèches avant d'atterrir sur le sol...La sensation de maîtrise est grisante.
Mais même avec les meilleures skills du monde, terminer le mode de difficulté normale de Ori and the Blind Forest et de Ori and the Will of Wisps va vous demander de la concentration et de la persévérance. Mais les jeux en valent largement la peine.
Pour chipoter un peu, on peut fait faire quelques reproches mineurs aux deux jeux de la saga. L'image peut se figer pour quelques secondes, les projectiles ennemis ne sont pas toujours visibles dans le premier opus, les "quêtes annexes" du second sont totalement anecdotiques, et l'aspect Kawaii de l'univers est parfois un peu trop forcé. Mais ces petits défauts ne sont rien face à leurs qualités.
Les graphismes et la musique sont magnifiques, l'univers et l'aventure sont aussi cohérents que vivants. Quant au gameplay et au level design, ils s'imbriquent parfaitement. Tout cela fait de la saga Ori l'une des plus réussies des dix dernières années.
Une expérience dont on ne sort pas indemne et qui nous rappelle que les jeux vidéo peuvent aussi être des œuvres d'art.
A propos de l'auteur Scylla
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