J'ai réellement connu les jeux vidéo Super Mario 64, et j'ai toujours eu une grande affection pour le petit personnage rondouillard au visage sympathique de Nintendo.
Bien qu'il m'arrive encore de m'essayer à des titres Mario, ils occupent aujourd'hui une partie nettement moins importante de ma vie de joueur. J'ai joué aux derniers jeux en date du plombier, et même si je reconnais leurs grandes qualités, ils ne me marquent plus autant qu'a pu le faire un Mario 64. J'ai grandi depuis, et joué à des tonnes d'autres jeux qui me parlent plus aujourd'hui.
Alors quand Super Mario Bros Wonder a été annoncé lors d'un Nintendo Direct, je restais curieux tout en étant certain de ne pas être surpris : bon enfant, fun, tout public, pas très difficile. Telle était la recette d'un Mario.
Du coup, la question que je me posais n'était pas vraiment de savoir si Wonder était un bon jeu (j'avais peu de doutes la dessus), mais plutôt de savoir si le petit plombier moustachu pouvait encore m'apporter quelque chose à moi, joueur aguerri ?
Nous sommes tous familiers avec le Royaume Champignon où résident les Toad et la Princesse Peach. Dans Mario Wonder, direction le Royaume des Fleurs afin de rencontrer le Prince Florian, souverain de cette contrée.
Comme tous les jeux du plombier, l'histoire de Wonder tient sur un papier à cigarette : Le Prince Florian montre la Fleur Prodige, trésor de son royaume, à Mario Peach et leurs amis. C'est sur ces entrefaites que Bowser vient tout faire capoter en la dérobant et en fusionnant avec le château du monarque des Fleurs. Mario accepte donc d'aider le Prince Florian à récupérer la Fleur Prodige des griffes de Bowser tout en rétablissant la paix dans le royaume. Le scénario est simple mais en même temps, ce n'est pas là qu'on attend ce titre.
Cette entrée en matière au Royaume des Fleurs est l'occasion parfaite pour nous décrocher la mâchoire. Super Mario Bros Wonder est magnifique. On ne parle pas de polygones et d'effets de lumière ici, mais purement de direction artistique. Le titre est coloré, et même si ça reste un jeu en 2D, les arrières plans possèdent ce cachet qui fait qu'il ne laisse personne indifférent.
L'avant-plan où se déroule le gros de l'action n'est pas en reste : ça bouge, ça vit. Des fleurs commentent ce que fait notre personnage, les goomba font la sieste et se réveillent quand on passe près d'eux.
Mario a de nouvelles animations léchées qui apportent un réel plus au tout. Le plombier attrape sa casquette en s'engouffrant dans un tuyau, puis jette un coup d'oeil des deux côtés avant d'en sortir. Il prend la pose lorsqu'il se transforme et enfonce sa casquette sur sa tête en s'accroupissant. Je parle de Mario, mais le jeu propose plus de 10 personnages jouables dont Luigi, Peach ou encore les Yoshi.
Enfin, si vous avez vu les bande annonces du jeu, vous avez dû vous rendre compte que Wonder peut se révéler carrément psychédélique. Ces moments de trip hallucinogènes se produisent lorsque vous récupérez une fleur prodige.
Dès l'instant où vous touchez ladite fleur, les environnements se déforment et laissent exploser la créativité des développeurs. Ça pétarade, ça virevolte, ça cavale. Le tout a des inspirations d'Alice au Pays des Merveilles, et c'est tout simplement jouissif. Ces moments de folie sont un bonheur pour les yeux... Et les oreilles !
En effet, en plus de proposer une bande son entraînante et de qualité, certains niveaux sont conçus comme de véritables comédies musicales. Certains passages se transforment en jeux de rythme très catchy qui m'ont personnellement donné la banane.
Je trouvais les jeux New Super Mario Bros assez oubliables visuellement. Eh bien, ce n'est pas le cas ici. Wonder possède une vraie personnalité, et ça c'est déjà un excellent point. Tout est susceptible de nous émerveiller, et on a envie de progresser dans cet univers.
Je disais donc que le titre était un plaisir visuel et sonore, mais le gameplay ça donne quoi ? Ne tournons pas autour du pot (de fleur) : Super Mario Bros Wonder est excellent manette en main. En même temps, qui est surpris ?
Mario et ses amis se manient à la perfection et répondent au doigt et à l'oeil. À peine entré en jeu que j'ai tout de suite pris mes marques. Vous pouvez également vous aider de transformations. Si on connaît tous la fleur qui octroie des boules de feu et la foreuse déjà apparue dans Mario Galaxy 2, de nouveaux pouvoirs font leur entrée comme la transformation en éléphant et la fleur de bulles. Chacune de ces capacités pourra vous être utile à des moments précis, et vous pouvez stocker jusqu'à deux transformations dans un mini-inventaire.
Mais ce n'est pas tout : Wonder introduit également les badges, des compétences sélectionnables avant le début de chaque niveau. Ces capacités peuvent aller du saut chargé, en passant par la casquette parachute pour planer ou encore le ressort pour faire rebondir votre personnage sans s'arrêter. Si vous perdez, il vous est possible de changer de badge juste avant de reprendre la partie.
Ce joli éventail de mouvements et de capacités diversifient déjà copieusement les situations, mais Wonder a aussi le bon goût de se renouveler sans cesse. Par exemple, les premiers stages nous présentent des buffles belliqueux nommés Coursératops. À peine avons-nous le temps d'apprendre à connaître ces créatures aussi mignonnes que dangereuses que le jeu passe à autre chose en nous proposant de nouveaux ennemis et gimmicks. Certains pourraient ne pas être fans, mais au moins on ne s'ennuie jamais.
On regrettera par contre le manque de diversité concernant les boss. Sans trop vous en divulgâcher, ceux-ci ne sont pas très variés et se résument à de simples itérations d'un même boss, sous des formes un peu différentes à chaque fois. Je pense qu'il y aurait eu moyen d'en faire plus de ce côté-là. Vraiment dommage.
Pour rester sur les griefs, je trouve le jeu assez classique dans son déroulé. Tel Super Mario World, on progresse via une world-map à la manière d'un jeu de plateau. On termine un stage, on débloque le suivant et ainsi de suite. On a parfois le choix entre plusieurs niveaux, mais ça s'arrête là. Je pense qu'il aurait été possible de diversifier un peu la progression.
Enfin, je dirais que le titre est globalement assez facile. On a l'habitude avec les jeux Mario, mais c'est quand même dommage de ne pas proposer plus de challenge. Fort heureusement, certains niveaux sont assez corsés et m'ont parfois fait m'arracher les cheveux devant ma télévision. En revanche, ces stages ne se comptent pas par dizaines. Les joueurs avides de difficulté resteront clairement sur leur faim.
Pour en revenir aux questions que je me posais au début de cet avis : est-ce que le titre m'a apporté quelque chose à moi, joueur aguerri ? Wonder est magnifique, agréable à prendre en main et fun. Mais est-ce suffisant pour le joueur que je suis aujourd'hui ? Suis-je toujours la cible, ou suis-je trop "aigri" et accoutumé de jeux plus exigeants et ambitieux.
J'aimerais revenir sur les conditions dans lesquelles j'ai joué au jeu pour y répondre. Il faut savoir que Mario Wonder est jouable en coopération, jusqu'à quatre joueurs en local ou en ligne. J'y ai donc joué avec mon fils âgé de six ans. Il me regarde souvent jouer, mais il n'a pas souvent l'occasion de tenir une manette. Il était néanmoins au courant que Wonder allait sortir, car il en avait vu des publicités à la télévision.
C'est donc avec une fébrilité non dissimulée qu'il a insisté pour jouer lorsque j'ai sorti le jeu de mon sac à dos, le jour de sa sortie. Nous avons inséré la cartouche dans la Switch, attrapé deux manettes et lancé une partie à deux.
Lors des premiers niveaux, j'apprenais à mon fils à sauter sur les goombas, à entrer dans les tuyaux, à sprinter grâce à la touche Y. Au bout d'une petite phase d'apprentissage, les bases étaient acquises, et les vingt heures de jeu qui ont suivi n'ont été que pur plaisir.
Nous nous sommes amusés comme jamais. À chaque fois que le jeu se métamorphosait en trip psychédélique, il était pris d'excitation à l'idée de voir ce qu'il allait bien pouvoir se passer cette fois-ci. Et je dois reconnaître que moi aussi.
Je trouvais peut-être le jeu facile la plupart du temps, mais pas mon fils. Chaque niveau était une découverte. Chaque instant était vécu pleinement, et je voyais dans ses yeux à lui cette lueur que j'avais moi aussi, enfant, en jouant à Super Mario 64. Et de le voir s'amuser et terminer son premier jeu vidéo à mes côtés a ravivé cette lueur en moi. Ce pourquoi j'aime les jeux vidéo.
Je ne suis peut-être plus la cible des Super Mario. Même si je reconnais toujours leurs qualités, je trouve aujourd'hui mon compte dans des jeux un peu plus "matures" et exigeants. Je ne dis pas ça de manière péjorative, je voulais simplement signifier que je cherche aujourd'hui autre chose que ce que les jeux Mario peuvent me proposer.
Néanmoins, Super Mario Bros Wonder m'a entrouvert, le temps de quelques heures, la porte de mon enfance aux côtés de mon fils. J'y ai retrouvé le plaisir de découvrir tout le potentiel créatif d'un jeu vidéo lorsqu'on lui laisse le champ libre pour s'exprimer. Et Super Mario Wonder ne décevait jamais de ce côté là.
Alors oui, je dirais que la magie Mario opère toujours. Elle est même plus forte que jamais. Super Mario Bros Wonder est je trouve le meilleur Mario 2D depuis belle lurette. Il est aussi à mon sens plus marquant que Super Mario Odyssey. Il n'atteint peut-être pas le statut de Mario 64, mais il tutoie celui de Super Mario Galaxy à mon sens. Le jeu foisonne d'idées et est un vrai feu d'artifice complètement barré, en plus d'être irréprochable dans son gameplay.
Pour les plus jeunes comme mon fils, je suis certain qu'ils tiennent là la prochaine référence nostalgique de leur époque quand ils grandiront. Et malgré son manque de challenge, je le conseille vraiment aux adultes comme moi qui ont grandi avec le plombier. Super Mario Bros Wonder sait émerveiller, pour peu qu'on se laisse retomber en enfance.
A propos de l'auteur Franzzy54
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